Soutenance de thèse de Fanny COLLANGE

Ecole Doctorale
Sciences de la Vie et de la Santé
Spécialité
Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
attitudes,comportements de santé,prévention primaire,professionnels de premier recours,
Keywords
attitudes to health,health behavior,primary prevention,primary care professionals,
Titre de thèse
L'hésitation vaccinale et les professionnels de santé : Étude des attitudes et pratiques des médecins généralistes, des pédiatres et des pharmaciens vis-à-vis de la vaccination
Vaccine hesitancy and health professionals: Survey on attitudes and practices of general practitioners, pediatricians and pharmacists about vaccination
Date
Lundi 11 février 2019 à 14:00
Adresse
Faculté de médecine, 27 boulevard Jean Moulin
salle des thèses 2
Jury
Directeur de these M. Pierre VERGER ORS PACA
Rapporteur Mme Judith MUELLER EHESP
Rapporteur M. Olivier EPAULARD CHU Grenoble Alpes
Examinateur Mme Anne MOSNIER Open Rome
Examinateur M. Philippe BROUQUI IHU Méditerranée Infection

Résumé de la thèse

Les travaux de cette thèse visaient à identifier, caractériser, quantifier l’hésitation vaccinale des professionnels de santé, à en étudier les potentielles variations géographiques et à vérifier l’adhésion de certains professionnels de santé à l’extension de leurs compétences en matière de vaccination. Nous nous sommes ainsi intéressés à trois types de professionnels de santé impliqués dans la vaccination : les médecins généralistes, les pédiatres et les pharmaciens d’officine. A partir des données quantitatives recueillies dans le cadre d’un panel de médecins généralistes de ville en 2014, nous avons estimé la prévalence de l’hésitation vaccinale modérée à forte à 14% dans cette population et constaté qu’elle était plus importante chez les médecins généralistes de PACA par rapport au reste de la France. A partir des données quantitatives d’une enquête chez les pédiatres des Bouches-du-Rhône en 2016, nous avons montré leur très fort engagement dans la vaccination ainsi qu’une faible hésitation vaccinale mais aussi la présence d’incertitudes ciblées sur le vaccin contre les infections à rotavirus. Nos données qualitatives recueillies en 2016-2017 auprès de pharmaciens de la région PACA montrent qu’ils pouvaient eux aussi être hésitants vis-à-vis de certains vaccins. Par ailleurs, ces pharmaciens n’adhéraient pas tous à l’extension de leurs compétences en matière de vaccination et certains s’inquiétaient des réactions des médecins généralistes et infirmiers. L’ensemble de nos résultats suggèrent que les expériences des professionnels de santé quant aux maladies à prévention vaccinale et aux effets indésirables des vaccins, leur perception de la balance bénéfices/risques des vaccins, leur confiance dans les autorités de santé et leur confiance dans leurs capacités (self-efficacy), peuvent être déterminantes dans les recommandations ou conseils qu’ils prodiguent à leurs patients. Les controverses vaccinales de ces 20 dernières années ont affecté les perceptions de certains d’entre eux. La plupart des vaccins de la petite enfance sont maintenant obligatoires ; mais la restauration de la confiance dans certains d’entre eux reste un enjeu important. Les programmes de formation initiale et continue des professionnels de santé devraient être considérablement revus et renforcés pour répondre à leurs propres doutes et faire face aux hésitations de leurs patients. Il est indispensable de mettre à leur disposition des outils pédagogiques qui leur permettent de s’adapter à chaque patient, notamment selon ses préoccupations vis-à-vis de chaque vaccin.

Thesis resume

This work aimed to identify, characterize, quantify health professionals’ vaccine hesitancy and investigate its potential geographical variations, as well as to study the adherence of certain health professionals to the extension of their role in the field of vaccination. Thus, we considered three types of health professionals involved in vaccination: general practitioners, paediatricians and community pharmacists. Based on quantitative data collected in a panel of general practitioners in 2014, we estimated the prevalence of moderate to high vaccine hesitancy at 14% in this population; we found that it was higher among general practitioners in Southeastern France than in the rest of France. Based on quantitative data from a survey of pediatricians in the département “Bouches-du-Rhône” in 2016, we observed their very high engagement in vaccinating their patients, and their low level of vaccine hesitancy; we also found some uncertainties regarding the Rotavirus vaccine. Our qualitative data collected in 2016-17 among pharmacists in Southeastern France, show that some of them are also hesitant about certain vaccines. Moreover, not all of pharmacists supported the extension of their vaccination role and some had concerns about general practitioners and nurses reactions. Overall, our results suggest that health professional experiences of vaccine-preventable diseases and adverse vaccine reactions, their perception of the benefit/risk balance of vaccines, their trust in health authorities and confidence in their capabilities (self-efficacy), can influence their recommendations of vaccines to their patients; vaccine controversies in the past decades have had an impact on their perceptions of vaccines. Most childhood vaccines are now mandatory in France; but restoring confidence in some of them remains an important challenge. Considerable improvement in the initial and continuing training programs of health professionals is warranted to address their own doubts and help them cope with their patients’ vaccine hesitancy. Educational tools conceived to help each professional in each specific context to provide tailored information and advice to their patients are needed.