Soutenance de thèse de IRFAN YILDIZ

Ecole Doctorale
Sciences Juridiques et Politiques
Spécialité
Doctorat en droit spécialité Droit privé
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
compétence-compétence,arbitrage,charte-partie,connaissement,convention d'arbitrage,
Keywords
competenece-competence,arbitration,charterparty,bill of lading,arbitration clause,
Titre de thèse
L'incorporation des clauses compromissoires de charte-partie dans les connaissements: étude comparative entre le droit français et le droit anglais
Incorporation of the charterparty arbitration clauses into bills of lading : A comparative study of French and English Law
Date
Vendredi 16 Décembre 2022 à 13:45
Adresse
Aix-Marseille Université - Faculté de Droit et de Science Politique 3 avenue R. Schuman - 13628 Aix-en-Provence cedex 1
en salle du conseil n° 1
Jury
Directeur de these M. Cyril BLOCH Aix Marseille Université
Rapporteur M. Philippe DELEBECQUE Université de Paris I
Rapporteur M. Gael PIETTE Université de Bordeaux
Président M. Denis MOURALIS Université d’Aix-Marseille

Résumé de la thèse

Le droit de l’arbitrage a connu ces dernières années d’importants remous dans le contentieux du contrat de transport maritime où l’insertion des clauses dérogatoires de compétence est presque systématique. Les clauses compromissoires sont fréquemment présentes dans les contrats d’affrètement et, dans une moindre mesure, dans les contrats de transport maritime de marchandises. Plus précisément, les clauses compromissoires sont très rares dans les connaissements. Elles sont, en revanche, de plus en plus fréquentes dans les chartes-parties, la plupart comportant une clause compromissoire renvoyant à l’arbitrage à Londres. Ainsi, la question est de savoir si les dispositions de la charte-partie, notamment la clause compromissoire – simplement incorporée par référence mais non reproduite intégralement dans le connaissement –, produisent leurs effets à l’égard du destinataire ou tiers porteur du connaissement. Cette question largement débattue tant en droit français qu’en droit anglais, pose souvent des problèmes de validité : le renvoi opéré par le connaissement à la charte-partie contenant la clause compromissoire suffit-il à la faire valablement entrer dans le champ contractuel du contrat de transport maritime ? Certaines exigences de forme doivent-elles être impérativement respectées, afin de garantir un consentement réel à la clause compromissoire, ou la question relève-t-elle uniquement, dans une approche consensualiste, de la recherche de la réalité du consentement des parties censées être liées par la clause compromissoire ? La vigueur de ce contentieux tient, d’une part, à la superposition du connaissement dans la charte-partie – combinaison de contrats propres (contrat d’affrètement et contrat de transport maritime) au droit maritime et, d’autre part, à la place réservée au destinataire de la marchandise ou tiers porteur du connaissement qui n’ont pas conclu la charte-partie stipulant initialement la clause compromissoire.

Thesis resume

Maritime arbitration law has experienced significant tumult in recent years in the litigation of contract of carriage by sea where the insertion of derogation clauses of jurisdiction is almost systematic. Arbitration clauses are frequently present in charterparties and, to a lesser extent, in contracts of carriage of goods by sea. Specifically, arbitration clauses are very rare in bills of lading. They are, however, increasingly common in charterparties, most of which contain an arbitration clause referring to arbitration in London. Hence, the question is whether the provisions of the charter party, in particular the arbitration clause – merely incorporated by reference but not reproduced in whole in the bill of lading – produce their effects vis-à-vis the consignee or third party holder of the bill of lading. This question, widely debated in both French and English Law, often raises problems of validity : is the reference made by the bill of lading to the charterparty party containing the arbitration clause, sufficient to bring it validly within the contractual scope of the contract of carriage by sea? Do certain formal requirements have to be met imperatively in order to guarantee real consent to the arbitration clause, or does the question relate only, in a consensualist approach, to the research for the reality of the consent of the parties supposed to be bound by the arbitration clause? The strength of this litigation is due, on the one hand, to the superposition of the bill of lading in the charterparty – a combination of own contracts (contract of affreightment and contract of carriage by sea) to maritime law and, on the other hand, to the place reserved for the consignee of the goods or third party holder of the bill of lading who have not concluded the charter-party initially stipulating the arbitration clause.