Soutenance de thèse de Lucie FAYOLLE

Ecole Doctorale
COGNITION, LANGAGE, EDUCATION
Spécialité
Psychologie
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
psychanalyse,autisme,signe,signifiant,langage,image,
Keywords
psychoanalysis,Autism,sign,signifier,language,image,
Titre de thèse
Logiques du signe et du signifiant à l'épreuve de l'autisme Une lecture psychanalytique du témoignage de Daniel Tammet
Sign's and signifier's logics challenged by autism A psychoanalytic reading of Daniel Tammet’s autobiography
Date
Samedi 18 Décembre 2021 à 9:00
Adresse
Campus Saint Charles 3 place Victor Hugo 13003 Marseille
Amphi de Sciences Naturelles
Jury
Directeur de these Mme Michèle BENHAIM Aix Marseille Université
Rapporteur M. Mi-Kyung YI Université de Paris
Président M. Jean-Michel VIVèS Université Côte d'Azur
Examinateur M. Christian BONNET Université Aix-Marseille

Résumé de la thèse

Cette recherche se propose de tenter de caractériser la nature ce qu'on pourrait appeler un signe autistique, à partir de la lecture du témoignage de Daniel Tammet, autiste écrivain, passionné de langues étrangères, qui pense et ressent dans une langue singulière faite de nombres synesthésiques. Pour ceci, nous suivrons les élaborations de J. Lacan autour du signifiant et du signe, en passant par l'origine linguistique et philosophique de ces concepts chez F. d. Saussure, C. S. Peirce et L. Hjelmslev. A la suite d'auteurs lacaniens comme J.-C. Maleval, nous supposerons une absence de structuration signifiante du sujet autiste, et le développement d'un Autre de suppléance constitué de signes. Dans ce cadre, notre hypothèse consistera à soutenir l'existence d'une écriture singulière de ces signes, sur le modèle de la correspondance bijective qui s'établit entre deux plans isomorphes. C'est cette structure formelle conceptualisée par Hjelmslev, proche du phénomène de "cartographie véridique" décrit par les cognitivistes dans l’autisme, et radicalement distincte de la structuration signifiante, qui nous permettra d'appréhender la synesthésie et le nombre de Tammet comme "effets d'image". Au fil de ce travail, nous nous intéresserons également à la fonction de la traduction et de l'écriture pour Tammet, qui sont les façons qu'il a trouvées de s'exprimer, de "trouver une voix" pour reprendre ses mots. Il s'agira également de tenter de réaliser un différentiel d'avec la schizophrénie à partir d'une analyse des procédés qu’il met en place pour donner du sens aux mots des autres. Nous verrons ainsi comment Tammet, à partir d'un défaut de résonance des mots des autres, s'appuie sur la lettre et travaille à la création d'un lien métonymique entre ses signes afin de produire des significations.

Thesis resume

This research proposes to characterize the nature of what could be called an autistic sign, based on the reading of the autobiography of Daniel Tammet, autist, writer, passionate about foreign languages, who thinks and feels in an idiosynchrasic language made of synesthetic numbers. To achieve this, we will follow J. Lacan’s elaborations around the signifier and the sign through the linguistic and philosophical origin of these concepts in F. d. Saussure, C. S. Peirce and L. Hjelmslev's work. Following Lacanian authors such as J.-C. Maleval, we will assume the absence of a structure of the signifier for the autistic subject, and the development of a "substitute Other" consisting of signs. In this context we will make the hypothesis of the existence of a singular writing of these signs, on the model of the bijective correspondence which is established between two isomorphic planes. It is this formal structure conceptualized by Hjelmslev, close to the phenomenon of "veridical mapping" described by cognitivists in autism, and strictly distinct from the signifier's structure, that will allow us to apprehend Tammet's synesthesia and number as "image effects". Throughout this work, we will also be interested in the function of translation and writing for Tammet, which are the ways he found to express himself, to "find a voice", to use his words. We will also try to make a difference between autism and schizophrenia based on an analysis of the processes that Tammet use to give meaning to others' words. We will thus see how Tammet, from a lack of resonance of others' words, relies on the letter and works to create a metonymic link between his signs in order to produce meanings .