Soutenance de thèse de Nabil LAZREQ

Ecole Doctorale
Sciences Juridiques et Politiques
Spécialité
Doctorat en droit spécialité Droit privé
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
délinquance Maroc,politique criminelle,Toxicomanie,drogues Maroc,
Keywords
delinquency,Drugs,Crime policy in Morocco,additction,
Titre de thèse
politique publique de l'usage des drogues au Maroc
public policy on drug use in Morocco
Date
Mardi 29 Mars 2022 à 14:30
Adresse
Visio conférence
En ligne
Jury
CoDirecteur de these M. Sacha RAOULT Aix Marseille Université
CoDirecteur de these M. Laurent MUCCHIELLI Université Aix en Provence
Examinateur M. Kenza AFSAHI Université de Bordeaux
Examinateur Mme GALLARDO EUDOXIE Laboratoire de droit privé et de sciences criminelles (UR 4690)
Président M. Dominique Duprez DUPREZ Université de Lille
Rapporteur M. Khalid MOUNA Facultés des lettres et des Sciences Humaines / Meknés

Résumé de la thèse

Au Maroc, les problématiques de l’usage des drogues et de délinquance, étudiées conjointement ou séparément, relatent au quotidien les enjeux de la politique des drogues avec certains effets sécuritaires, sociaux et environnementaux. Statistiquement, et après presque un demi-siècle de la mise en place de la politique marocaine des drogues, celle-ci semble produire plusieurs effets pervers, tels que la métamorphose des modes de consommation des drogues et le passage d’une consommation liée au cannabis,à un usage poly-toxicomaniaque. Parmi les illustrations de l’échec de la politique actuelle des drogues, on peut citer une sur-incarcération des jeunes et une évolution inquiétante des affaires de délinquance liée aux drogues. La démonstration effectuée a permis de soulever que, parmi les autres limites de la politique de l’usage des drogues, figurent les liens de cette dernière avec les questions liées à la marginalité et la vulnérabilité sociale, l’insécurité urbaine, la déviance juvénile, l’encombrement des tribunaux et l’inflation carcérale. L’émergence épisodique d’une médiatisation du phénomène de la délinquance juvénile, liée aux drogues, génère souvent une panique sociale, suivie de campagnes répressives, engendrant par voie de conséquence une incarcération massive de jeunes marocains, usagers des substances illicites. Ces constatations produisent un débat au sujet de l’inefficacité de la prohibition, et imposeront en conséquence de nouvelles approches de types interventions étatiques au sujet des questions liées à l’usage des drogues, notamment dans les pays démocratiques. La principale différence par rapport aux pays occidentaux, c’est qu’au Maroc, ce sont principalement les facteurs politiques qui déterminent la nature de la relation drogue-délinquance, notamment en ce qui concerne l’absence de programmes de protection sociale, de prévention, d’insuffisance de structures psychiatriques, ou thérapeutiques pour appliquer les dispositions de l’injonction thérapeutique, prévues par la loi. On note en outre une stigmatisation, non seulement, de l’usager expérimentateur ou du toxicomane, mais aussi de son entourage et des quartiers populaires.

Thesis resume

In Morocco, the problems of drug use and delinquency, studied jointly or separately, relate to the daily stakes of the drug policy with certain security, social and environmental effects. Statistically, and after almost half a century of the implementation of the Moroccan drug policy, this one seems to produce several perverse effects, such as the metamorphosis of the modes of consumption of drugs and the passage of a consumption related to the cannabis, to a poly-drug addictive use. Among the illustrations of the failure of the current drug policy, we can cite the over-incarceration of young people and the worrying evolution of drug-related delinquency. The demonstration made it possible to raise that, among the other limitations of drug use policy, are its links with issues related to marginality and social vulnerability, urban insecurity, juvenile deviance, court congestion and prison inflation. The episodic emergence of a media coverage of the phenomenon of juvenile delinquency, linked to drugs, often generates a social panic, followed by repressive campaigns, resulting in a massive incarceration of young Moroccan users of illicit substances. These findings are generating debate about the ineffectiveness of prohibition, and will consequently require new approaches to state interventions on drug use issues, especially in democratic countries. The main difference with Western countries is that in Morocco, it is mainly political factors that determine the nature of the drug-delinquency relationship, especially with regard to the lack of social protection programs, prevention, insufficient psychiatric or therapeutic structures to apply the provisions of the therapeutic injunction, provided for by the law. Moreover, there is a stigmatization, not only of the experimenting user or the drug addict, but also of his entourage and of the working class neighborhoods.