Soutenance de thèse de Ana CHUBURU

Ecole Doctorale
ESPACES, CULTURES, SOCIETES - Aix Marseille
Spécialité
Architecture
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
Participation en ligne,Projet d'urbanisme participatif,Architecte-urbaniste,Dispositif participatif,Web,
Keywords
online participation,participative urban planning,Architect - urban planner,participative devices,Web,
Titre de thèse
Des architectes face au web : vers un nouveau dispositif participatif pour le projet d'urbanisme ?
The architects in front of the web : a new participative device for urban planning ?
Date
Lundi 14 Mars 2022
Adresse
Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille 184 Avenue de Luminy 13009 Marseille
Amphithéâtre Carré
Jury
Directeur de these M. Jean Lucien BONILLO Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille
Rapporteur M. Nicolas DOUAY Université Grenoble Alpes
Rapporteur Mme Véronique BIAU Ecole Nationale Supérieure d'Architecture Paris La Villette et HESAM-Université
Examinateur M. Jean-Jacques TERRIN Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Versailles
Examinateur Mme Hélène BAILLEUL Université Rennes 2
CoDirecteur de these Mme Muriel GIRARD Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille

Résumé de la thèse

L'ambition de cette thèse est de débattre des usages, des effets et des enjeux posés par la numérisation des pratiques participatives en urbanisme en adoptant un focus sur l'architecte. L'hypothèse développée soutient que cette numérisation n'est pas officiée uniquement par des acteurs institutionnels mais qu'elle est aussi le terrain d'expérimentation d'architectes. Les effets de cette numérisation ont été observés à trois niveaux : sur les dispositifs participatifs ; sur les processus opérationnels de projet ; sur les conditions d'exercices des architectes qui s'investissent dans une activité de participation en ligne. Trois projets d'urbanisme menés à Paris, à Grenoble et à Miramas (13) entre 2014 et 2021, ont constitué les terrains de recherche. Pour assurer leur production, plusieurs dispositifs participatifs ont été mis en œuvre : certains sont de nature numérique, d'autres sont des formats plus classiques (atelier, réunion publique, etc.) La première partie revient sur ces dispositifs de la participation dite classique. Tout en insistant sur les limites de leurs mises en œuvre, l'objectif est de situer dans un cadre historique plus général les nouveaux formats de la participation en ligne. La deuxième partie étudie sept plateformes web. Par une analyse de leurs designs, il sera montré que la numérisation des procédures participatives s'incarne par un basculement vers des conceptions individuelles et ponctuelles de l'engagement participatif. La troisième partie se décentre de la dimension pratique de la participation pour interroger les effets de sa numérisation sur la pratique d'architectes. Un premier chapitre se concentre sur l'activité de projet. Il analyse comment l'introduction de séquences participatives web induit un remaniement dans la conduite de projet et une diversification de son jeu d'acteurs. Le dernier chapitre observe trois stratégies adoptées par des architectes pour encadrer leurs activités participatives sur le web : la stratégie de la spécialisation ; la stratégie de la diversification ; la stratégie de l'emprunt. La thèse entend contribuer à la connaissance des dispositifs participatifs pour le projet d'urbanisme et à alimenter la compréhension des conditions d'exercices actuelles des architectes en documentant une pratique marginale mais néanmoins émergente qui introduit de nouvelles délimitations au métier d’architecte et montre qu'il peut osciller entre une activité dite conventionnelle et des activités plus inédites qui vont d’animateur social à webdesigner en passant par community manager.

Thesis resume

The aim of this thesis is to discuss the uses, effects and challenges posed by the digitisation of participatory practices in urban planning by focusing on the role of the architect. The hypothesis developed argues that this digitisation is not only carried out by institutional actors but that it is also a field of experimentation for architects. The effects of this digitisation have been observed at three levels: on participative devices; on operational processes within projects; on the working conditions of architects who take part in online participative activities. The research is based on three urban planning projects conducted in Paris, Grenoble and Miramas (13) between 2014 and 2021. To ensure the delivery of these projects, several participative devices were implemented: some digital in nature, others in more traditional formats (workshops, public meetings, etc.) The first part of the thesis explores these so-called traditional participative devices. The aim of this approach is to place the newer formats of online participation in a more general historical context, while emphasising the limitations of the more traditional devices. The second part looks at seven web platforms. Through an analysis of the platforms’ designs, it will demonstrate that the digitisation of participatory procedures is characterised by a shift towards case-by-case conceptions of participatory engagement. The third part focuses on the practical dimension of participation in order to examine the effects of its digitisation on the architecture profession. The first chapter focuses on project planning. It analyses how the introduction of web-based participatory sequences leads to a reshaping of project management and a diversification of its stakeholders. The last chapter observes three strategies adopted by architects to frame their online participatory activities: the strategy of specialisation, the strategy of diversification and the strategy of borrowing. This thesis aims to contribute to the general understanding of participative devices in urban planning and to build understanding of the current working conditions of architects by analysing a niche but nevertheless emerging practice that introduces new parameters to the role of the architect and shows that it can oscillate between so-called conventional practices and more unusual activities that range from social worker to webdesigner to community manager.