Soutenance de thèse de Kalonde MALAMA

Ecole Doctorale
Sciences de la Vie et de la Santé
Spécialité
Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique
établissement
Aix-Marseille Université
Mots Clés
VIH,Risque,Travailleuses du sexe,Zambie,
Keywords
HIV,Risk,Female Sex Workers,Zambia,
Titre de thèse
Être travailleuse du sexe en Zambie : evaluation des facteurs de risques socio-compartementaux d’infection par le VIH
Being a female sex worker in Zambia: an assement of socio-behavioural HIV risk factors
Date
Monday 14 September 2020
Adresse
Faculté de Médecine de la Timone 27 Boulevard Jean Moulin, 13005 Marseille
Salle de Visioconférence
Jury
Directeur de these M. Bruno SPIRE Aix-Marseille Université
Rapporteur M. Renaud BECQUET Université de Bordeaux
CoDirecteur de these Mme Susan ALLEN Emory University
Rapporteur Mme Marie PRÉAU Université Lumière Lyon 2
Examinateur M. Joseph LARMARANGE Université Paris Descartes
Examinateur M. Thémistoklis APOSTOLIDIS Aix-Marseille Université

Résumé de la thèse

Contexte : Située en Afrique australe, La Zambie est un pays très touché par le VIH dont la prévalence est de 11,5%. Chez les travailleuses du sexe (TS), cette prévalence est cinq fois plus élevée. Le risque disproportionné auquel les TS sont confrontés appelle à des interventions différenciées de prévention du VIH pour cette population clé. Cependant, en Zambie où le travail du sexe est criminalisé et stigmatisé, aucune intervention de ce type n'existe. Afin de définir des services de prévention adaptés, nous avons étudié certains facteurs à risque du VIH connus, et mesuré le changement de comportement sexuel à risque chez les TS en Zambie. Méthodes : Entre 2012 et 2017, les TS ont participé à une cohorte prospective d'incidence du VIH. Elles ont bénéficié de counseling, en plus d’effectuer des tests de dépistage du VIH et ont reçu des préservatifs à chaque visite. On a mené des analyses transversales pour étudier la prévalence de la violence physique commises par leurs clients et la consommation d'alcool avant les rapports sexuels. Des analyses longitudinales ont permis de déterminer l’incidence du VIH et de perte de vue, ainsi que l'évolution de l'usage systématique du préservatif au cours de l'étude. Résultats : 5% des TS sont séroconverties (2,5 pour 100 années-personnes de suivi) et 34% des TS ont été perdues de vue (22,5 pour 100 années-personnes de suivi). Les TS avaient une prévalence élevée de violences physiques (39%) et de consommation d'alcool avant les rapports sexuels (27%). Au fur et à mesure, les TS étaient 4% plus susceptibles à un usage systématique de préservatifs. Conclusion : Les TS présentaient un risque élevé d’infection par le VIH, soulignant leur besoin d'interventions ciblées de prévention du VIH. Le conseil et le dépistage du VIH avec un usage systématique de préservatifs doivent être testés dans le cadre d'essais interventionnels, au cours desquels la rétention doit être renforcée.

Thesis resume

Background: Zambia, situated in southern Africa, is an HIV endemic setting with a national prevalence of 11.5%, which is five times higher among female sex workers (FSWs). The disproportionate risk that FSWs face calls for differentiated HIV prevention interventions for this key population. However, in Zambia – where sex work is criminalised and stigmatised – no such interventions exist. We conducted an epidemiological study analysing known HIV risk factors and measuring sexual risk behaviour change among FSWs in a five-year HIV incidence cohort in Zambia. Methods: Between 2012 and 2017, FSWs participated in a prospective cohort during which they received HIV counselling and testing with condoms at each visit. Cross-sectional analyses were conducted to study the prevalence of physical violence and alcohol use before sex – which are known HIV risk factors – among FSWs. Longitudinal analyses were conducted to determine the incidences of HIV and loss to follow-up, and the evolution of condom use during the five-year cohort study. Results: During the course of the study, 5% of FSWs seroconverted at a rate of 2.5 per 100 person years of follow-up. Thirty-four percent of FSWs were lost to follow-up at a rate of 22.5 per 100 person years of follow-up. FSWs had a high prevalence of client-initiated physical violence (39%) and alcohol use before sex (27%). With each advancing visit, FSWs were 4% more likely to always use condoms. Conclusion: FSWs in our cohort were at high risk for HIV acquisition, emphasising their need for targeted HIV prevention interventions. HIV counselling and testing with condoms should be tested in interventional trials for FSWs, during which retention must be strengthened to ensure these at-risk women benefit from vital HIV prevention services.